Notre
planète a 4,6 Milliards d'années, et cela fait environ
3,8 Milliards d'années qu'elle abrite des êtres vivants.
Ceux-ci se sont toujours partagés avec diplomatie à la
fois la Terre et sa nourriture, les insectes ravis de partager les
arbres avec les oiseaux et les oiseaux ravis de partager les insectes
avec leurs congénères; les hommes ravis d'offrir leurs
assiettes aux poissons et leurs plages aux baleines; les ours
polaires étant les plus généreux et se laissant
même mourir noyés pour laisser leur banquise à
qui la voudra.
Comment
en est-on arrivés là?
Tout commença
il y a -4,5 Millions d'années avec l'apparition des premiers
hommes en Afrique de l'Est et du Sud. L'homme s'est déplacé,
son volume cérébral n'a cessé de croitre avec
la libération des mains, permettant l'utilisation et la
fabrication d'outils de plus en plus perfectionnés, et son
évolution nous a mené à l'Homo sapiens,
l'homme moderne, avec une machine de 1450 cm cube dans la boite
crânienne. Mais que faire avec un trésor pareil?
Finalement, il a opté pour une révolution industrielle.
Le XIXème siècle, ou le début de
la fin du monde. Quand même pas! Mais c'est là que les
premières émissions de gaz à effet de serre ont
commencé, et c'est à partir de là que l'Homme a
développé ses capacités à puiser dans
toute les ressources de la planète.
Nos
inventions nous ont, certes, permis d'améliorer
considérablement nos conditions de vie, avec l'invention
toujours croissante de nouvelles technologies, mais elles ne nous ont
pas permis de lire l'avenir et de voir que deux siècles à
peine après avoir joui de la machine à vapeur de Watt,
il allait falloir qu'on en paie les conséquences.
Que
se passe-t-il concrètement?
Il
s'agira d'évoquer ici les principaux problèmes auxquels
nous sommes confrontés.
Le
problème de l'eau
La
Terre, comme chacun sait, est constituée à plus de 70 %
d'eau, d'où son petit nom de Planète Bleue. Cependant,
seuls 3 % sont de l'eau douce, donc consommables par l'Homme, et
c'est un très grand consommateur. Pas l'être humain en
lui-même: la consommation journalière en eau des
particuliers n'est que de 200 Litres, mais ses usines et son
agriculture. Par exemple, pour fabriquer 1 kg d'aluminium, il faut
1000 Litres d'eau, et pour 1 kg de blé, il en faut 900. De
plus, la demande est croissante :la consommation en eau a été
multipliée par dix en un siècle, et il est nécessaire
de rappeler que tout le monde n'a pas accès à l'eau
potable: 9 pays se partagent 60% des ressources en eau alors que 1,5
Milliards d'êtres humains en sont privés.
Et,
alors que cette demande est de plus en plus importante, et que les
nappes phréatiques sont à bout de souffle, certaines
industries continuent à la polluer en y déversant leurs
déchets chimiques; les bateaux font leur dégazage
(déversent leurs huiles de vidange et leur reste de pétrole)
au large des côtes, et les pétroliers préfèrent
laver leurs cuves en pleine mer, quitte à laisser des trainées
de pétroles dans l'eau, plutôt que de payer le nettoyage
dans les ports, ce qui représente en tout plusieurs millions
de tonnes de pétrole rejetées par an. Sans compter les
naufrages, comme celui du Torrey Canyon en 1967, ou celui
d'Erika, en1999, qui provoqua le déversement de 10 000
tonnes de pétrole, polluant ainsi 400 km de côtes, et
causant la mort de centaines de milliers d'oiseaux, de 65 espèces
différentes.
L'agriculture
nuit également à la qualité de l'eau, d'une part
à cause du lisier (excréments et urines des animaux),
qui contient de grandes quantités de polluants; d'autre part,
par l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides, dont les
substances nocives s'infiltrent dans le sol par les eaux de pluie, et
gagnent ensuite les cours d'eau ou les nappes phréatiques où
l'eau du robinet est puisée. Le résultat, c'est les
bretons qui vous le donneront: comme l'agriculture est intensive en
Bretagne, l'eau du robinet est parfois interdite
à la consommation.
Et
nous aussi, en tant que particuliers, nous contribuons à la
dégradation des cours d'eau, mais aussi à la mort de
certains animaux qui y vivent. Comment? En laissant nos déchets
sur les plages, et essentiellement des déchets en plastique.
En Méditerranée, ce sont 750 millions de déchets
qui flottent à la surface de l'eau. Et les tortues, qui
confondent les sacs plastiques avec des méduses, s'étouffent
avec. Mais nous polluons aussi l'eau par les produits chimiques qu'on
utilise pour la vaisselle, les lavabos ou les toilettes.
Le
problème de l'épuisement des ressources
L'eau
n'est pas la seule ressource indispensable qui pourrait venir à
manquer. En effet, avec les nouvelles technologies de plus en plus
nombreuses, il nous faut de plus en plus d'énergies pour les
faire fonctionner. C'est pour subvenir à ces besoins
croissants, notamment en électricité, que nous puisons
toujours plus dans les ressources des sols en charbon, en gaz, en
pétrole ou en uranium. Et nous ne pourrons pas piller la Terre
sans fin. Dans moins d'un siècle, on pourra par exemple dire
adieu au pétrole. Dans moins de trois, plus de charbon.
De
plus, parallèlement à l'épuisement de ces
ressources énergétiques, nous surexploitons certains
milieux, comme celui de la pêche. Nous prenons de jeunes
poissons qui n'ont pas encore eu le temps de se reproduire. Résultat:
il se pourrait bien que dans un demi-siècle on ne puisse plus
en manger.
Enfin,
souvent victime d'incendies, la forêt est aussi le lieu
de pillage humain par excellence, puisque l'équivalent de 19
terrains de foot sont détruits à la
minute. Une forêt détruite met plus d'un siècle
à se reconstruire, ce qui signifie que, parce que nous avons
voulu de la place pour construire:
50%
des espèces de la planète perdent leur habitat;
l'équilibre
climatique est perturbé (les arbres étant abattus, les
sols absorbent plus de chaleur, qu'ils diffusent, ce qui fait monter
la température locale);
le
sol est plus exposé à l'érosion (usure de la
croute terrestre par le vent, l'eau, la glace), donc devient
infertile, ce qui a des conséquence sur l'agriculture et
perturbe l'écosystème.
Le
problème des mauvaises constructions
La
forêt n'est pas la seule victime de nos constructions
irréfléchies. À vouloir construire absolument,
on s'attaque à des zones humides, on rétrécit la
largeur des fleuves ou des mers, et on contrôle leurs débits
par des barrages pour servir l'agriculture ou les centrales
électriques. Conséquence: le béton empêche
l'eau de pluie de pénétrer dans le sol, et celle-ci
ruisselle jusqu'aux cours d'eau qui débordent, d'où un
nombre toujours plus grand d'inondations.
Le
problème de l'effet de serre
Prenez
une bouteille en plastique. Coupez la partie qui contient le goulot.
Choisissez une touffe d'herbe quelconque, et retournez la bouteille
ainsi coupée sur la touffe. Revenez quelques jours plus tard:
l'herbe sous la bouteille a poussé plus vite que l'herbe à
côté. Vous venez de créer une mini-serre, et avez
offert à la touffe choisie des conditions de température
idéale à sa croissance. En effet, la bouteille, comme
toute serre, conserve la chaleur à l'intérieur. C'est
ce qui se produit pour la Terre, avec dans le rôle de la
bouteille: l'atmosphère (voir schéma ci-après).
Cet
effet de serre est indispensable , car sans lui, la température
moyenne de la planète descendrait à -18 °C. Il
permet normalement de conserver celle-ci à 15 °C. Hors, il
se trouve que nous avons augmenté de manière
considérable la quantité de gaz à effet de serre
dans l'atmosphère. Et plus de gaz à effet de serre
égale un réchauffement de la planète. Comment
a-t-on accentué l'effet de serre? En augmentant la quantité
naturelle de vapeur d'eau (H2O), de dioxyde de Carbone (CO2), de
méthane (CH4) ou de mauvais ozone (O3) (Cet ozone est celui
qui se forme au niveau du sol; le bon, lui,est présent dans
l'atmosphère, et forme la fameuse couche d'ozone, qui nous
protège des rayons ultraviolets du soleil. Aujourd'hui, cette
couche est détruite par certains gaz artificiels: les
ChloroFluoroCarbones (CFC pour les intimes), présents dans
toutes les bombes aérosols, les réfrigérateurs,
et la climatisation). La conséquence la plus frappante du
réchauffement climatique est la fonte considérable des
glaciers de l'ensemble du globe.
«
Les glaciers vont continuer de fondre
partout sur la planète, l'eau de mer va se dilater et prendre
plus de place: le niveau des océans va donc monter, de 14 à
80 cm selon les estimations. Bien sûr, ceux qui habitent à
l'intérieur des terres n'auront pas trop de souci à se
faire, mais pensons à ceux qui vivent sur des îles ou
près de la mer: cela ferait beaucoup de monde rayé de
la carte!Par ailleurs, le régime des pluies sera modifié:
certaines régions devront s'habituer à davantage de
pluies tandis que d'autres connaitrons toujours plus de sècheresse.
Cela augmentera les famines et la mortalité. Les cyclones, les
tornades, et autres tempêtes seront plus nombreux. La chaleur
affectera aussi les ressources et la qualité de l'eau, les
écosystèmes...
La
France sera-t-elle touchée?
Si les émissions
de gaz à effet de serre continuent d'augmenter au rythme
actuel, la température en France devrait être plus
élevée d'environ 2°C au cours du siècle
prochain. Il devrait pleuvoir davantage en hiver et moins en été.
En dessous de 1500 mètres, la pluie remplacerait la neige
(adieu stations de ski!). La Camargue et les lagunes du Languedoc
seraient colonisées par la mer tandis que les forêts de
pins des Landes seraient victimes de la sècheresse. Enfin, des
maladies disparues depuis longtemps, comme le paludisme, pourraient
faire leur retour, propagées par des moustiques! »
(Écologie
mode d'emploi, J-B Durand, Castor Doc Flammarion, 2006, page 56)
Voici
une carte qui montre quelques effets du réchauffement
climatique sur la faune et la flore:
http://menaceclimatique.free.fr/anim_faune_flore.php
À
chaque problème, sa solution!
Le
problème de l'eau
Pour le manque d'eau: un
internaute a dit: « Toujours nous avons cru que pour
avoir de l'eau on devait ouvrir le robinet, mais c'est le
contraire!....Pour avoir de l'eau nous devons le fermer! »
(http://www.wwf.fr/campagnes/dossiers/adopter_la_planete_attitude)
Parce que l'écologie, ça
passe aussi par des gestes simples,
Il faut fermer le robinet quand on
se lave les dents, ou qu'on se savonne, ou qu'on frotte la
vaisselle;
Il vaut mieux prendre une douche
(de 60 à 80 Litres) qu'un bain ( qui fait plus du double!);
Il faut faire attention aux
fuites: pour un robinet, une fuite peut causer la perte de 12 Litres
d'eau par jour, soit 4380 Litres par an! Et c'est multiplié
par 8 pour une chasse d'eau!!
Installer des chasses d'eau à
double commande (3L et 6L), pour choisir la quantité d'eau
dont on a besoin.
L'économie d'eau, c'est aussi
une économie d'argent! Si on part sur une base moyenne de
0,003€/L, avec un bain par jour, vous payez de 13€50 à 18€
par mois, contre 7€20 maximum avec une douche par jour. Vous
économisez donc de 75€60 à 129€96 par an! Voici un
petit jeu qui vous montre le prix de l'eau courante:
http://www.lyonnaise-des-eaux.fr/IMG/swf/jeu.swf
Pour
la pollution des eaux:
Côté gouvernements: on fait payer des amendes aux
pollueurs, (en France, c'est le principe du « pollueur-payeur »)
ou on investit dans des stations d'épuration. Au Japon, l'eau
qui a servi pour la douche ou la vaisselle est renvoyée pour
servir aux chasses d'eau.
Côté particuliers, on peut utiliser des produits
nettoyants respectueux de l'environnement, tels que le vinaigre
blanc qui enlève le tartre; préférer déboucher
les éviers avec des ventouses plutôt qu'avec des
produits polluants; faire gaffe à ne pas jeter nos déchets
n'importe où: est-ce que sur la plage, y a marqué
« poubelle »?
Le
problème de l'épuisement des ressources
Je suis une
énergie et je suis renouvelable. Qui suis-je?
À cette
question, plusieurs réponses possibles.
L'énergie
hydraulique : depuis le XIXème siècle, on utilise
l'eau pour produire de l'électricité grâce à
des turbines.
L'énergie
éolienne: au Moyen Âge, c'est grâce à elle
que les moulins tournaient. Aujourd'hui, les éoliennes
permettent de produire de l'électricité. (bémol:
ces machines sont moches, bruyantes et peuvent tuer les oiseaux)
L'énergie
solaire: elle peut servir à chauffer directement des
bâtiments grâce à des capteurs, ou à
produire de l'électricité grâce à des
panneaux solaires.
L'énergie
géothermique: elle peut également servir à
chauffer des villes ou à produire de l'électricité.
La
méthanisation: il s'agit de la fermentation des déchets
qui permet de produire du méthane: gaz combustible. Par
exemple, près de Paris, la centrale de Claye-Souilly permet
de convertir les déchets de 2 Millions d'habitants en
électricité pour 50 000 d'entre eux.
Enfin, la
combustion du bois, qui date de l'invention du feu, est très
utile pour se chauffer.
En ce qui nous
concerne directement, toujours des gestes simples:
Investir dans
un chargeur à piles et dans les piles rechargeables qui vont
avec;
Appuyons sur
le bouton !! Éteignons nos lumières, et nos appareils!
Combien de vos appareils restent en veille (au mieux) ou allumés
pendant toute la journée? Là aussi, il y a des moyens
d'alléger la facture!
Pour voyager
malin: les transports en commun! Quand il fait bien beau: je prends
mon vélo! Et pour ma voiture: des huiles de friture!
À
la maison, ne pas trop chauffer: +1°C = +7% d'énergie en
plus. À Paris, il y aurait 200 Millions
de kg de CO2 en moins chaque semaine, si les habitants baissaient ne
serait-ce que d'un degré
leur température de chauffage pendant les saisons froides;
Une lessive à
basse température, c'est moins d'énergie consommée,
mais c'est aussi des vêtements qui durent plus longtemps. De
plus, il faut penser à regarder l'empreinte écologique
d'un nouvel appareil ménager quand on l'achète;
Le
problème des mauvaises constructions
La solution me
parait évidente: ne plus construire n'importe où, mais
elle n'est pas de notre ressort...
Le
problème de l'effet de serre
Celles qui relèvent
de nos compétences, vous les reconnaitrez:
Pour
voyager malin: les transports en commun! Quand il fait bien beau: je
prends mon vélo! Et pour ma voiture: des huiles de friture!
À
la maison, ne pas trop chauffer: +1°C = +7% d'énergie en
plus. À Paris, il y aurait 200 Millions
de kg de CO2 en moins chaque semaine, si les habitants baissaient ne
serait-ce que d'un degré
leur température de chauffage pendant les saisons froides;
Mais aussi éviter
autant que possible les aérosols (préférer les
déodorants à bille, par exemple);
Trier ses déchets,
car 40% d'entre eux sont destinés à être
incinérés, ce qui libère dans l'atmosphère
des gaz toxiques, et réutiliser tout ce qu'on peut au
maximum.
Pour
ce qui est des gouvernements, il existe le Protocole de Kyoto, basé
sur le principe du pollueur-payeur. Entré en vigueur en 2005,
le signer revient à s'engager à « publier
des inventaires de [ses] émissions de gaz à effet de
serre, d'établir, de mettre en œuvre et de publier des
programmes nationaux contenant des mesures visant à atténuer
les changements climatiques ».
Il propose aussi
concrètement à 38 pays industrialisés de réduire
suivant un calendrier défini, leurs émissions de CO2 de
5,2% d'ici 2012 par rapport à 1990. Kyoto? Voilà ce
qu'en disent les plus gros pollueurs de la planète:
À nous de jouer!
Tout le monde ne prendra pas la décision de faire un pas
pour la Terre. On en a marre du refrain de l'écologie. Et on
se dit souvent que c'est pas notre petite contribution qui va changer
quoi que ce soit à l'avenir de cette grande planète.
C'est faux. Regardons juste l'exemple des parisiens de tout à
l'heure. Baisser son chauffage d'un degré chacun, qu'est-ce
que c'est? Et pourtant, ça aurait fait 200 Millions de CO2 en
moins dans le ciel de Paris.
Un proverbe indien dit « La Terre ne nous appartient
pas. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent. » Et,
parce qu'il ne nous coûte rien, parce qu'il nous permet
d'affirmer notre citoyenneté, parce qu'il est nécessaire
pour assurer un avenir à nos descendants, nous devons faire le
choix de l'écologie.